Traduction

vendredi 28 février 2020

Impatience hivernale


Il pleuviote...

Le traditionnel crachin normand,
Surplombé de grisaille,
Recouvre mon paysage, pourtant déjà bien limité...

Je devine l'humidité pénétrante...

Entre deux bourrasques,
Alourdi,
Le lent balancement
Des feuillages transis
Recouvre mes épaules ...

Atmosphère, atmosphère !
Flux invisible de lumière
Dont l'épaisseur,
Imperceptiblement teintée de rouille,
Révèle
Exhausse
Un nombre incroyable de verts
Agglutinés juste là,
Dehors,
En un si petit jardin ...

Mais la mer...
La mer contient l'Arc du ciel,
Pertinemment ....

Chaque jour de chaque saison
L'onde vivante
Enfante des nuances,
Ajuste l'intense
Réinvente la transparence...

Chaque jour de chaque saison,
À l'image de tous les Temps
L'horizon se colore
S'avance, 
Nous comprend
Et livre chaque fois
Éphémère,
Un infini ...
Unique.
.
Désir d'en être!
Sentir ma peau, ma rétine,
Assaillies, submergées,
Devenir 
Intrinsèquement
Sensations marines!

Me fondre au fil des vents,
Sous le sel des embruns velours
Ou menaces...

Absorber l'iode vivifiante,
M'ensabler,
M'enivrer
Sous l'emprise magique d'horizons inconnus
Tumultueux
Ou si artistement huilés....

Voler à dos de sternes
Rire clair à l'unisson des mouettes
M'émouvoir du cormoran si fier
Statufié sur son piquet de bois
Les ailes déployées
Le corps entier tendu
Transpercé 
Par le souffle puissant
Bienfaisant
Du vent marin...

Patience....
L'hiver demeure. 


mardi 11 février 2020

Je rêve encore


Je marche.
Je bois le vent marin
J'absorbe ses embruns tonitruants...
Son chant généreux me capture,
Ses gifles pointues goûtent ma peau enthousiaste.
Qui osera dire que la mer n'offre rien?

La mer est l'arbre
Premier.
Brise-lame, brise-vent
Refuge sûr
Profondément ...
La mer est l'arbre
La vie...

J'ai longtemps rêvé
Je rêve encore...

Une maison bateau posée au flanc de l'Océan,
Une maison cabane, drageon joyeux de Brocéliande ...
Un nid ouvert
Entre sable blanc et terre noire,
Un abri phare
Entre humus et fougères ,
Algues et lianes
Écorces d'iodes....

J'ai longtemps rêvé
Je rêve encore...

Je vis dans un château diamant de sel
Un vaisseau embrassé de vents furieux
Mais délicats...

La nuit,
La lune s'élance,
Tire la canopée jusqu'au lit plat de l'horizon
Puis disparaît ...

Alors l'horizon,
Ce danseur immobile,
Séducteur des lumières sidérales
Illumine en secret les abysses...

Le jour point.